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mardi 12 mars 2019

espace entreprises

Les revenus et profits fonciers

Définition des revenus fonciers

Sont considérés comme revenus fonciers : 

  •  Les revenus provenant de la location : 

des immeubles bâtis et non bâtis et des constructions de toute nature ; 
des propriétés agricoles, y compris les constructions et le matériel fixe et mobile y attachés ; 

  • La valeur locative des immeubles et constructions que les propriétaires mettent gratuitement à la disposition des tiers. 
  •  Les indemnités d’éviction versées aux occupants des biens immeubles par les propriétaires desdits biens.

Sont considérés comme profits fonciers les profits constatés ou réalisés à l’occasion : 

  •  de la vente d’immeubles situés au Maroc ou de la cession de droits réels immobiliers ; 
  • de l’expropriation d’immeuble pour cause d’utilité publique ; 
  • de l’échange, considéré comme une double vente, portant sur les immeubles, les droits réels immobiliers ; 
  • des cessions à titre gratuit portant sur les immeubles, les droits réels immobiliers ;

La base d'imposition des revenus foncier

Le revenu foncier brut des immeubles donnés en location est constitué par le montant brut total des loyers. Ce montant est augmenté des dépenses incombant normalement au propriétaire ou à l’usufruitier et mises à la charge des locataires, notamment les grosses réparations. Il est diminué des charges supportées par le propriétaire pour le compte des locataires. 
Le revenu net imposable des immeubles est obtenu en appliquant un abattement de 40 % sur le montant du revenu foncier brut.

Exclusion du champs des revenus foncier

Sont exclus du champ d’application les locaux mis gratuitement à la disposition des:


  • descendants et ascendants pour habitation ;
  • œuvres privées d’assistance et de bienfaisance soumises au contrôle de l’État ;
  • associations reconnues d’utilité publique (institutions charitables) ; 
  • administrations, collectivités locales et hôpitaux publics.


Modalité de calcul

RBG Foncier = Somme des revenus et des valeurs locatives

RBI Foncier = RBG – Éléments exonérés ????

RNI Foncier = RBI – (40% x RBI)

Exemple d'application 1


Un contribuable marié, avec 3 enfants à charge, vous demande d'effectuer sa déclaration fiscale pour l'année 2017. Il possède un immeuble constitué de 10 appartements identiques :

  • 1 Lui sert d'habitation secondaire
  • 1 mis à disposition gratuite de ses parents
  • 1 mis à disposition gratuite de son frère
  • 1 mis à disposition de son cousin pour un valeur symbolique de 1000 Dh
  • 6 sont mis en location pour une valeur de 4000 DH chacun

RBG Foncier = RBI Foncier = 384 000

RNI Foncier = RBI – (40% x RBI) = 230 400

Impôt Brut = 230 400 x 38% - 24 400

Impôt à payer = 63 152 – ( 4 x 360 ) = 61 712

Revenu net = 300 000 – 61 712 = 238 288

Exemple d'application 2

Un contribuable marié, avec 4 Enfants à charge dispose d’un immeuble.

  • Au RC (Rez de Chaussée) : deux magasins, le premier est loué à 3.000 DH/mois, le deuxième est vacant.
  •  Au Premier étage : deux appartements même standing et même superficie, le premier est loué à l’état nu à 2.500 DH/mois, le deuxième est occupé gratuitement par un ami de propriétaire.
  • Au deuxième étage : deux appartements, le premier occupé par les enfants du propriétaire, le deuxième est loué à l’état nus 2.500 DH/mois, cet appartement est libéré la fin d’Octobre.

T.A.F :
1. Calculer l’IR.
2. On suppose que le locataire du premier appartement a effectué des travaux de peinture d’un montant de 10.000 DH en 2017. 40% est imputé sur les loyers (4.000 DH pris en charge par le propriétaire, 6.000 pris en charge par le locataire). Recalculer l’IR dû.

Correction :

1. le Montant de l’IR :

RC = (3.000 x 12) + 0 = 36.000
1ère  Étage = (2.500 x 12) + (2.500 x 12) = 60.000
2ème  Étage = 0 + (2.500 x 10) = 25.000
Total des revenus = 121.000 DH
RNI = 121.000 – (121.000 x 40%) = 72.600 DH.
IR = (72.600 x 30%) – 14.000 – (360 x 5) = 5.980 DH.

2. le Montant de l’IR :

RBI = 121.000 + 6.000 = 127.000 DH
RNI = 127.000 – (127.000 x 40%) = 76.200 DH
IR = (76.200 x 30%) – 14.000 – (360 x 5) = 7.060 DH.

La base d'imposition des profits foncier


Profit imposable = Produit de cession – Coût d'acquisition


Le profit net imposable est égal à la différence entre le prix de cession  diminué, le cas échéant, des frais de cession et le prix d’acquisition augmenté des frais d’acquisition. 

Le prix de cession

Le prix de cession s'entend du prix de vente ou de la valeur estimative déclarée ou reconnue par les ou l'une des parties dans le contrat ou celle déterminée selon l’article 224

  • Les frais de cession s'entendent des charges justifiées et supportées par le vendeur ou le donateur à l'occasion de l'opération de cession et qui sont :
  • les frais d'annonces publicitaires ; les frais d'acte
  • les frais de courtage, c'est à dire la rémunération du courtier dont la profession consiste à rapprocher les parties au contrat ;
  • les indemnités d’éviction, dûment justifiées s’entendent des sommes versées aux occupants des locaux en vue de faciliter la vente de l’immeuble.
  • le prix d'acquisition
  • le prix d'acquisition est augmenté des frais d'acquisition, des dépenses d'investissements réalisés, ainsi que des intérêts ou de la rémunération convenue d’avance ou de la marge locative. 
  • On ajoute au prix d’achat du bien 15% de frais d’acquisition forfaitaires accordés par l’état. Ils comprennent les frais d’agence immobilière, les frais de notaire, les droits d’enregistrement, les frais de la conservation foncière …
  • Le prix d'acquisition, augmenté comme il est dit ci-dessus, est réévalué en multipliant ce prix par le coefficient correspondant à l'année d'acquisition

Les Exonérations

Sont exonérés de l'impôt :

  • Le profit réalisé par toute personne qui effectue dans l'année civile des cessions d'immeubles dont la valeur totale n'excède pas cent quarante mille (140.000) dirhams
  • le profit réalisé sur la cession d'un immeuble ou partie d'immeuble occupé à titre d'habitation principale depuis au moins 6 ans au jour de ladite cession
  • le profit réalisé à l'occasion de la cession du logement social, occupé par son propriétaire à titre d’habitation principale depuis au moins 4 ans au jour de ladite cession. 
  • Les cessions à titre gratuit portant sur les biens précités effectuées entre ascendants et descendants et entre époux, frères et sœurs

Les Taux d'imposition


  • 20% pour les biens immeubles (appartement ou villa dans le périmètre urbain)
  • 20% pour les terrains agricoles
  • 30% pour la première vente d’un terrain non bâti en zone urbaine. 20% pour la 2ème vente si vous le gardez moins de 4 ans, 25% si c’est entre 4 et 6 ans et 30% si c’est plus de 6 ans. 
  • Taux de 3% pour la cotisation minimale calculé sur le prix de cession

Exemple d'application 3

Un contribuable a cédé en 2017 un appartement qu'il n'occupait pas à titre de résidence principale pour le prix de 950 000 DH. 
Les frais de cession s'élèvent à 50 000 DH

Cas 1 : Cet appartement avait été acheté en 2005 à 550 000 DH. 
Cas 2 : Cet appartement avait été acheté en 2005 à 650 000 DH. 

Par ailleurs les frais d'acquisition n'ont pas été justifiés.

Correction EA 3

espace entreprise

Exemple d'application 4

Un appartement acquis en 1963 pour 100.000 DH est vendu en 2017  pour 1.050.000 DH avec des frais de courtage de 20.000 DH. 
Le cédant qui louait l'appartement a justifié les frais d'acquisition qui s'élèvent à 17.000 DH. 
Par ailleurs, en 1980, le contribuable avait agrandi son appartement en procédant à une addition de construction s'élevant à 30.000 DH, dont 10.000 DH empruntés auprès du C.I.H, moyennant 3.000 DH d'intérêts payables en trois annuités.

Correction EA 4

comptabilité


lundi 11 mars 2019

Les revenus salariaux et assimilés: calcul et traitement fiscal 2019

1 - CHAMP D’APPLICATION

L’IR s’applique aux revenus et profits des personnes physiques et des personnes morales n’ayant pas opté pour l’IS.
Sont concernés :
Les revenus professionnels ;
Les revenus provenant des exploitations agricoles ;
Les revenus salariaux et revenus assimilés ;
Les revenus et profits fonciers ;
Les revenus et profits de capitaux mobiliers.

2 - TERRITORIALITÉ

Définition de la notion de Résident :

Une personne physique a son domicile fiscal au Maroc lorsqu’elle a au Maroc son foyer d’habitation permanent,le centre de ses intérêts économiques ou lorsque la durée continue ou discontinue de ses séjours au Maroc dépasse 183 jours pour toute période de 365 jours.

TERRITORIALITÉ


Sont assujetties à l’IR :

les personnes physiques qui ont au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits, de source marocaine et étrangère ;

les personnes physiques qui n’ont pas au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits de source marocaine ;

les personnes, ayant ou non leur domicile fiscal au Maroc, qui réalisent des bénéfices ou perçoivent des revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des conventions
tendant à éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu.

3 - PÉRIODE D’IMPOSITION


Le contribuable est imposé chaque année, sur son revenu global
de l’année précédente.

Pour les revenus salariaux et les revenus assimilés de source marocaine, l’impôt est établi au cours de l’année de leur acquisition. Toutefois, si le contribuable a disposé d’autres
revenus la même année, il devra régulariser sa situation en fonction de l’ensemble de ses revenus.

4 – DÉLAI D’IMPOSITION


Les contribuables sont tenus d’adresser, par lettre recommandée avec accusé de réception ou de remettre contre récépissé, à l’inspecteur des impôts du lieu de leur domicile fiscal ou de leur
principal établissement, une déclaration de leur revenu global de l’année précédente, et ce :

avant le 1er mars de chaque année, pour les titulaires de revenus professionnels déterminés selon le régime forfaitaire et/ou les titulaires de revenus autres que les revenus
professionnels.

avant le 1er avril de chaque année, pour les revenus professionnels déterminés selon le régime du résultat net réel ou celui de résultat net simplifié.

5 - BARÈME DE L'IMPÔT SUR LE REVENU

espace entreprises

BARÈME DE L'IMPÔT SUR LE REVENU

comptabilité maroc

LES REVENUS SALARIAUX ET ASSIMILES

LES CHARGES DE PERSONNEL

Les charges de personnel constituent généralement un élément important et significatif des charges de l'entreprise.

Elles sont constituées :

de l'ensemble des rémunérations, et des charges sociales et fiscales liées à ces rémunérations.
LES CHARGES DE PERSONNEL
L'entreprise supporte en plus des rémunérations versées au personnel un ensemble de charges sociales
fiscalité

1 - LES RÉMUNÉRATIONS OU SALAIRE BRUT


Sont considérés comme revenus salariaux :

les traitements ;

les salaires ;

les indemnités et émoluments ;

les allocations spéciales, remboursements forfaitaires
de frais et autres rémunérations allouées aux dirigeants
des sociétés ;

les pensions ;

les rentes viagères ;

les avantages en argent ou en nature accordés

2 – LES CHARGES SOCIALES


Les charges sociales sont réparties entre employés et
employeurs. Elles sont mises à la charge de l'employé par
un mécanisme de retenue à la source.

Elles sont constituées de :

Retraite

Mutuelle

Assurance

CNSS


LES COTISATIONS À LA CNSS
fiduciaire
LES COTISATIONS À LA CNSS
Exemple d'application :

Salaire de base : 10000 Dh

Indemnité de logement : 2000 Dh

Allocations Familiales : 600 Dh
economie
LES AUTRES COTISATIONS
CIMR : Taux de cotisation au Régime Normale

La Retraite Normale est le produit de base de la CIMR qui permet aux salariés du secteur privé ou des établissements publics de bénéficier d’une retraite complémentaire servie par les régimes de base.

Offrant 5 taux de cotisation :

3 - LES RETENUES SUR SALAIRE

Sont obligatoirement retenus par l'employeur sur les salaires les éléments suivants :

Les cotisations sociales (part salariales);
Les oppositions sur salaire;

L'impôt su le revenu
L'impôt sur le revenu est déterminé sur la base d'un barème.
La retenue est effectuée par l'employeur qui la reverse ensuite au trésor pour le compte du salarié.
La détermination du montant de l'impôt à retenir incombe à l'employeur.
L'IR sur salaire est calculé en cascade :

Salaire Brut Global : SBG

Salaire Brut Imposable : SBI

Salaire Net Imposable : SNI

Impôt brut

Impôt à payer
L'IR sur salaire est calculé en cascade :

Salaire Brut Global = Total des rémunérations
Salaire Brut Imposable = SBG – éléments exonérés
Salaire Net Imposable = SBI – déductions sur revenu
Impôt brut = SNI x Taux - SAD
Impôt à payer = Impôt Brut – Déductions sur impôt

LE SALAIRE BRUT GLOBAL

Salaire Brut Global (SBG) : c’est la somme des Rémunérations
(salaires de base + prime + indemnités + avantages en argents ou en nature + …)

Exemple d'application :

Salaire de base : 10 000

Prime : 1 000

Indemnités de logement : 3 000

Frais de déplacement justifiés : 2 000

Allocations Familiales : 200

SBG = 16 200

LE SALAIRE BRUT IMPOSABLE

Salaire Brut Imposable (SBI) : ce salaire est obtenu en éliminant du salaire brut les éléments exonérés. Il s’agit notamment :

  • des allocations familiales et d’assistance à la famille ;
  • des indemnités destinées à couvrir des frais de fonction lorsqu’elles sont justifiées ;
  • des pensions alimentaires ;
  • des indemnités journalières de maladie, d’accident et de maternité et des allocations décès ;
  • des indemnités de licenciement ;
  • des pensions d’invalidité servies aux militaires et leurs ayants causele salaire mensuel brut plafonné à dix mille (10 000) dirhams, pour une durée de vingt quatre (24) mois à compter de la date de recrutement du salarié,versé par une entreprise créée durant la période allant du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2019 dans la limite de cinq (5) salariés. ….

Exemple d'application :

SBG = 16 200

Éléments exonérés :

Frais de déplacement justifiés : 2 000

Allocations Familiales : 200

SBI = 14 000

LE SALAIRE NET IMPOSABLE

Salaire Net Imposable (SNI) : ce salaire s’obtient en déduisant du SBI, certaines déductions nous pouvons citer :

Les frais professionnel évalués forfaitairement à 20% du SBI non compris les avantages en argents ou en nature, et ce dans la limite de 30 000 DH par an (2500 DH par mois)

Les cotisations à la CNSS ;
Les cotisations de retraite constituées auprès d’organismes marocains ;
la part salariale de primes d’assurance-groupe ;
les remboursements en principal et intérêts des prêts contractés ou du coût d’acquisition et de la rémunération convenue d’avance dans le cadre du contrat « Mourabaha », pour l’acquisition d’un logement social.
Les intérêts ou des rémunérations dans la limite de 10% du revenu global imposable, en vue de l’acquisition ou de la construction de logements à usage d’habitation principale…

Exemple d'application :

SBG = 16 200

SBI = 14 000

Les déductions sur revenu :

Les frais professionnel = 14 000 x 20% = 2 800

Plafond de 2 500

CNSS = 585

Retraite 6% = 840

Assurance groupe 2% = 280

Déductions sur revenus = 4 205

SNI = 14 000 – 4 205 = 9 795

CALCUL DE L'IMPÔT MENSUEL

CALCUL DE L'IMPÔT MENSUEL
La comptabilisation des charges du personnel s’effectue en deux temps :

Constatation des dettes & Constatation des charges (Fin du mois)

Procéder aux différents règlements (le salaire net début du mois suivant, Autres retenues la fin du mois suivant)

CALCUL DE L'IMPÔT MENSUEL

Exemple d'application :

SNI = 9 795

Impôt brut = SNI x Taux – SAD

= 9 795 x 34% - 1 433

Impôt Brut = 1 897

CALCUL DE L'IMPÔT À PAYER

Impôt à payer = Impôt Brut – Déductions sur impôt

Déductions d’impôt : Déductions pour charge de famille : La déduction est de 360 DH pour le conjoint et pour les enfants à charge, dans la limite de 2.160 DH (soit pour 6 personnes).

Exemple d'application :

Déduction pour charges de famille = 2 x 30 = 60

Impôt à payer = 1 897 – 60 = 1 837

SALAIRE NET

Le Salaire Net à Payer est le salaire Brut moins les Retenues (CIMR, CNSS, AMO, IR…)

Exemple d'application :

SBG = 16 200

CNSS = 585

Retraite = 840

Assurance groupe = 280

Impôt à payer = 1 837

Salaire net = 12 658

LA COMPTABILISATION

L’ENREGISTREMENT DES RÉMUNÉRATIONS NETTES

L’entreprise TECHNA a réalisé, entre autres, les opérations suivantes au cours du mois de Janvier 2018 :

Salaires de base : 24000 Dhs

Indemnités de déplacement : 5600 Dhs

Heures supplémentaires : 3200 Dhs

Sur ces rémunérations l’entreprise retiendra à la source :

IR : 4890 Dhs

CNSS : 670 Dhs

Retraite : 980 Dhs

La part patronale à verser à la CNSS s’élève à 1560 Dhs

L’ENREGISTREMENT DES CHARGES ET DES DETTES
L’ENREGISTREMENT DES CHARGES ET DES DETTES
L’ENREGISTREMENT DES RÈGLEMENTS
L’ENREGISTREMENT DES RÈGLEMENTS








vendredi 8 mars 2019

entreprises


Les provisions: définition, types et comptabilisation

Le droit comptable prévoit des provisions pour dépréciation et des provisions pour risques et charges. Les lois fiscales ont créé artificiellement une troisième catégorie de provisions,étrangère aux principes comptables, les provisions réglementées qui, malgré leur dénomination légale, ont le caractère de capitaux propres.

Le code général de la normalisation comptable marocain et les lois régissant l’I.S. et l’I.G.R.ont prévu trois catégories de provisions :

  • Les provisions pour dépréciation : Correspondent à une diminution de la valeur d’un élément d’actif.
  • Les provisions pour risques et charges : Correspondent à une augmentation du passif exigible à long ou moyen terme.
  • Les provisions réglementées : ce sont des provisions spéciales crées en application de dispositions légales ou réglementaires visant à aider les entreprises ou promouvoir un certain type de dépenses. La constatation des provisions réglementées n’est que facultative, et reste une décision de gestion.
Le premier point traitera de la définition des trois catégories de provisions ainsi que les principes généraux relatifs à la comptabilisation des provisions.
Les provisions pour dépréciation ainsi que les provisions pour risques et charges seront traitées dans le deuxième point selon l’aspect comptable puis fiscal.

Enfin, les provisions réglementées seront analysées dans le troisième et dernier point selon l’aspect fiscal puis l’aspect comptable.


I- Définition et Principes généraux relatifs à la comptabilisation des provisions

 A- Définition

Une provision est la constatation comptable d’une diminution de la valeur d’un élément d’actif ou d’une augmentation du passif exigible, précise quant à sa nature, mais incertaine quant à sa réalisation, que des événements survenus ou en cours rendent prévisible à la date d’établissement de la situation.
Les provisions évoquent deux problèmes :
l'appréciation de la prévisibilité et de la survenance de ces charges ou de ces pertes.
Une provision peut donc correspondre :

- soit à l’amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif  résultant de causes dont les effets ne sont pas jugés irréversibles est constaté par une provision pour dépréciation . Lorsque les effets sont jugés irréversibles, la dépréciation est constatée comme une perte.

- soit à un passif : c’est le cas des provisions pour risques et charges, qui correspondent à des risques ou des charges nettement précisés quant à leur objet que les événements survenus rendent probables.

- Le terme de provision est également utilisé pour les montants portés dans les comptes 135 –  provisions réglementées, qui correspondent en général à une fraction du bénéfice imposable placée sous un régime d’exonération fiscale provisoire et constituent en réalité, non pas des provisions, mais des réserves qui ne sont pas libérées de l’impôt. Les provisions réglementées font partie des capitaux propres.

Les provisions réglementées sont des provisions qui ne correspondent pas à l’objet normal d’une provision. Elles sont comptabilisées en application de dispositions légales. Elles sont créées suivant un mécanisme analogue à celui des provisions proprement dites.

B- Principes généraux relatifs à la comptabilisation des provisions

Les principes comptables concernés : image fidèle et sincérité, prudence. La mise en oeuvre répond à des conditions de forme, par des écritures comptables obligatoires, dans des comptes particuliers. Les montants doivent être justifiés par des éléments ou des calculs précis et individualisés. Les provisions doivent être obligatoirement constituées, même en exercice déficitaire:

- Même en cas d'absence ou d'insuffisance de bénéfice, il est procédé aux provisions pour dépréciation nécessaires.- Même en cas d'absence ou d'insuffisance de bénéfice, il est procédé à la comptabilisation de provisions pour risques et charges.

- Tableau des provisions : les provisions doivent figurer sur le relevé spécial à joindre à la déclaration de résultats.

II. Les provisions pour dépréciation et provisions pour risques et charges

1- Les provisions pour dépréciation

Exemple : les provisions pour dépréciation des créances.

A l’inventaire, lors de l’établissement des comptes annuels, les entreprises doivent faire le point sur leurs créances, et tenir compte d’informations remettant en cause la solvabilité de certains clients, afin de ne pas présenter des créances douteuses dans leur bilan sans tenir compte du risque de non encaissement qu’elles représentent (application du principe de prudence).
Le traitement comptable des créances douteuses :
Exemple : le client « Sté Nejma » n’a toujours pas payé une facture de 12 000 dh (10 000 dh H.T.) du 22/05/2001. Le 31/12/2001 l’entreprise établit ses comptes annuels et a des informations sur la situation du client « Sté Nejma », qui lui font craindre que ce client ne puisse payer plus de 60% de sa dette.L’entreprise va donc :

- enregistrer le fait que la créance soit douteuse :
comptabilité
- créer une provision, calculée sur le montant hors taxe de la créance , car la TVA éventuellement non payée par le client pourra être récupérée auprès de l’Etat :

La provision s’ajuste chaque année en fonction de l’évolution de la situation de la créance.Le
31/12/2002 , la créance n’est toujours pas encaissée, et on pense que le client ne devrait pas pouvoir payer plus de 25 % de la créance initiale : il faut donc faire une provision complémentaire pour porter le montant de la provision à 75 % de la créance H.T.
Provision nécessaire = 10 000 x 75 % = 7 500 
Provision existante = 4 000 
Ajustement = dotation complémentaire = 7 500 - 4 000 = 3 500

Courant 2003, le client a fait faillite, la créance ne sera jamais payée : les créances issues de ventes sont de type chirographaire, qui ne sont payées qu’après les créances privilégiées (vis à vis du personnel, des organismes sociaux, de l’Etat, ….).

L’entreprise va donc :

ecole maroc finance
La provision pour dépréciation des créances est sans doute la plus courante, mais de nombreux éléments de l’actif peuvent faire l’objet de provisions pour dépréciation, que ce soit les stocks et en cours , les titres ou certaines immobilisations comme le fonds commercial ou les terrains , lorsque ces immobilisations font l’objet d’un amoindrissement de valeur résultant de causes dont les effets ne sont pas nécessairement irréversibles.

La comptabilisation de la dotation de la provision consiste toujours en le débit d’un compte de charges 619 - dotations d’exploitation ou 659- dotations non courantes, et le crédit du compte d’actif concerné auquel un 9 a été ajouté en 2ème position (29-, 39-).

2- Les provisions pour risque et charges

Les provisions pour risques et charges correspondent à une augmentation du passif exigible à plus ou moins long terme. Elles traduisent l'existence de risques de débours prévisibles à la clôture de l'exercice mais comportant un élément d'incertitude quant à leur montant ou à leur réalisation.

◊ Selon l'IASC (International Accounting Standards Committee), les provisions pour risques et charges sont des passifs dont l'échéance ou le montant est incertain.

Il existe deux types de provisions pour risques et charges :

◊ Provisions durables pour risques et charges :

Elles sont destinées à faire face à des risques ou à des charges dont on prévoit la réalisation dans un délai supérieur à 12 mois à la date de la clôture de l’exercice.Elles sont inscrites dans : 151 provisions pour risques 155 provisions pour charges

◊ Autres provisions pour risques et charges :

Elles sont destinées à faire face à des risques ou à des charges dont on prévoit la réalisation dans un délai inférieur à 12 mois à la date de la clôture de l’exercice.Elles sont inscrites dans : 450 Autres provisions pour risques et charges

Exemple :

I-Au 31-12-2001, l’entreprise GHALI a constaté les faits suivants :

1-A la suite d’un litige avec un salarié qui a été licencié et après consultation de son avocat, l’entreprise estime à 11.000 dh le montant des indemnités (le jugement de cette affaire sera rendu après 15 mois).

2-L’entreprise estime à 7.000 dh le montant de l’amende fiscale à payer au cours de l’exercice suivant à la suite d’un retard de paiement de ses impôts.

II-Au cours de l’exercice 2002, l’entreprise GHALI a effectué les opérations suivantes :1- Au 25-01-2002 : Paiement de sa pénalité pour 7.400 dh (chèque n°300145) ;2- Au 31/12/2002 : L’entreprise décide de porter la provision pour litige constituée en 2002 de 11.000 dh à 9.000 dh.

III-Au cours de l’exercice 2003, l’entreprise GHALI a effectué les opérations suivantes :
1- Règlement de l’indemnité pour 9.000 dh (chèque n°300451) ;

T.A.F.
Enregistrer les opérations en 2001, 2002 et 2003.
Exercice 2001 :

fiduciaire maroc
Conclusion
Les provisions, bien que soumises à des règles relativement strictes de détermination, calcul et mise en œuvre, et bien que devant comme l'ensemble de la comptabilité respecter les grands principes comptables, et en particulier celui de l'image fidèle, sont parfois perçues ou utilisées comme un instrument privilégié de "lissage" des comptes. La "comptabilité créative"a souvent trouvé là un moyen utile de présenter des documents de synthèse (Bilan, Compte de Résultat) correspondant aux attentes.





mercredi 6 mars 2019

espace-entreprises

Bilan social et tableaux de bord: des outils de pilotage au service des ressources humaines


En ressources humaines comme dans les autres domaines, la qualité des décisions est dépendante de la qualité des informations détenues en amont. Pour construire une politique des ressources humaines efficace et dynamique, il est donc primordial de se doter d’outils performants permettant de faire circuler l’information. Si ce document leur est consacré, nous rappelons toujours que le quantitatif (statistiques, données chiffrées) est au service du qualitatif (décisions adaptées aux objectifs recherchés).

1/ Une politique des ressources humaines dynamique


entreprises

2/ Bâtir un système de pilotage 


Définition du système de pilotage: un système de pilotage est l’agrégation d’indicateurs qui permet de dégager l’information nécessaire à la prise de décision.

comptabilité
Pour mettre en place un système de pilotage de la fonction ressources humaines, il convient de mettre en place des outils de pilotage. Pour cela il est nécessaire : 
• d’identifier les principales missions concernées, 
• de préciser les résultats attendus, 
• de définir les informations et les indicateurs pertinents nécessaires pour atteindre les objectifs.
espace entreprises
Lorsque les objectifs et le champ de l’observation ont été déterminés, il est important de repérer les données disponibles à la DRH, mais aussi dans les services et directions. Les résultats de l’observation doivent être disponibles à l’échelon pertinent: certains indicateurs sont suivis au niveau de la DG et de la DRH, d’autres sont utiles aux différents niveaux des services opérationnels. Ils aident les encadrants de proximité et les responsables de services à jouer tout leur rôle.

3/ Quels outils pour quelles informations?

fiscalité
Le document du rapport sur l’état de la collectivité (REC) récapitule, selon une liste d’indicateurs déterminés préalablement par un décret ministériel, des données chiffrées relatives aux différentes caractéristiques du personnel : emploi (effectifs par cadre d’emplois, âge, sexe), temps de travail, absentéisme, formation, relations professionnelles, action sociale, hygiène et sécurité. Le document du rapport sur l’état de la collectivité est complexe et se révèle d’un maniement très lourd. De plus, ce document présente des chiffres bruts qu’il convient ensuite de présenter pour une lecture claire.
> Par glissement et de manière abusive on parle souvent de bilan social pour désigner le rapport sur l’état des collectivités.
> Le REC correspond à la seule obligation légale. 
A partir des mêmes informations que celles contenues dans le rapport, le bilan social fait apparaître en un coup d’œil les éléments essentiels : ainsi une pyramide des âges des hommes et des femmes travaillant dans la collectivité est plus parlante qu’un tableau de répartition des effectifs par sexe et par âge. Le bilan social, document de synthèse et d’analyse, devient alors un outil de gestion des ressources humaines. Ce travail de recherche, de mise en forme, de contrôle des informations produites, permet à l’employeur de disposer d’informations chiffrées régulières. Ces informations constituent autant d’indicateurs : elles font apparaître les résultats des politiques suivies, permettent d’interroger les évolutions en cours et concourent à décider de nouvelles orientations. Pour contribuer au système d’aide à la décision, le bilan social doit s’enrichir d’outils de gestion tels que les tableaux de bord. Ces derniers contribuent au pilotage des ressources humaines : informer, prévoir, organiser, décider, mettre en œuvre, évaluer. 

4/ Les acteurs et les destinataires  

5/ Tableau récapitulatif 

Le Bilan Social 

1/ Définition 

Le bilan social, outil contributif au dialogue social interne, est un état des lieux de la situation du personnel dans une collectivité. Il apporte une vue d’ensemble des caractéristiques du personnel et de leurs conditions de travail. Il permet ensuite de repérer les problèmes et dysfonctionnements pour y remédier et d’anticiper une politique de gestion des ressources humaines. Le bilan social est obligatoire dans les entreprises de plus de 300 salariés depuis 1977. Dans la Fonction Publique Hospitalière depuis 1988, un bilan social est établi tous les ans dans les établissements de plus de 300 agents. Dans les collectivités territoriales, le rapport biennal sur l’état des collectivités est obligatoire depuis 1997 et peut permettre d’établir un bilan social. Dans la fonction publique d’État, il n’est pas obligatoire mais tend à se généraliser.

2/ Les objectifs 

Le bilan social, par la variété et la richesse des données qu’il offre, permet de repérer les dysfonctionnements dans la collectivité mais aussi de voir les améliorations d’une année à l’autre. En outre, il apporte des réponses sur l’atteinte des objectifs préalablement définis. 
> Outil: 
 > de management qui permet: 
• d'observer, d’étudier le personnel, 
• de suivre les évolutions, 
• de fixer des objectifs et de s’y tenir, 
• de stimuler le dialogue avec les agents

> d’information 
• Photographie à un instant T: il regroupe en un document unique, les principales données chiffrées. 
• Outil de connaissance sociale de la collectivité: il permet de connaître (de manière fine) les caractéristiques des agents de la collectivité et il fournit des éléments contributifs au dialogue social. 
• Elaboration des indicateurs communs, apportant une homogénéité dans la façon de dénombrer le personnel et d'analyser ses caractéristiques. 
• Vecteur d'information du personnel et des élus locaux sur la structure dans laquelle ils travaillent, le bilan social permet de procéder à des comparaisons opportunes avec d'autres collectivités sur la base d'indicateurs identiques.

> de planification 
• Outil de management à travers les projections et les prévisions qu’il permet d’élaborer.
• Outil d’aide à l’élaboration d’une démarche de gestion prévisionnelle des effectifs. 
• Outil comparatif d’aide à la décision pour les collectivités

> de concertation 
• Stimule le dialogue social avec les représentants du personnel sur la base de données claires, objectives et comparables dans le temps.

3/ Le contenu 

Le bilan social regroupe tout d’abord les principaux indicateurs concernant les agents des collectivités. 
> Définition:
En fonction des besoins des collectivités, des indicateurs seront privilégiés à d’autres. La pertinence d’un indicateur prend du sens et de l’intérêt dès lors qu’il peut être croisé avec d’autres indicateurs. Ces derniers permettent de dégager des taux, des moyennes éclairant de manière synthétique la situation observée. L’objectif est de garder la même méthodologie d’une année à l’autre afin de comparer les résultats. Parfois, lorsque de nouvelles problématiques se posent ou de nouveaux phénomènes sont à quantifier, il est nécessaire de créer des indicateurs ex-nihilo. Le bilan social n’est pas figé mais évolue suivant les besoins. Enfin, pour affiner l’analyse, il est important de décliner le bilan social par direction, parfois par service.

> Les différentes variables qui entourent un agent 

L’instauration d’une telle démarche dans une collectivité demande tout d’abord : 
• de s’initier aux indicateurs sociaux et à la technique de leur élaboration. 
• d’identifier les sources d’informations : fichiers, documents. 
• d’organiser la procédure de collecte des informations, adapter le système informatique. 
• de traiter les informations recueillies et les vérifier. 
• de créer le document de présentation.

> Les principaux indicateurs du bilan social

Les emplois 
• emplois permanents 
• détail des emplois permanents 
• emplois en équivalent temps plein 
• évolution des emplois 

> Les effectifs 
• Personnel permanent 
• Personnel permanent en équivalent temps plein 
• Autres personnels non permanents 
• Autres personnels gérés 
• Effectif suivant le statut 
• Effectif par filière 
• Effectif par catégorie hiérarchique 
• Effectif par service, par direction 
• Âge de l’effectif 
• Âge par statut et par cadre d’emplois 
• Ancienneté dans la collectivité 
• Taux d’encadrement 
• Effectif exerçant un encadrement par catégorie 
• Effectif à temps non complet 
• Effectif à temps partiel 
• Effectif par lieu de résidence

> Les flux 
• Entrées et sorties 
• Taux de recrutement 
• Taux de sortie 
• Taux de rotation 
• Taux de remplacement 
• Projection de départs en retraite

> Les recrutements et les carrières 
• Recrutement 
• Situation antérieure des agents recrutés 
• Recrutement sur emploi nouveau ou vacant 
• Modalités de recrutement 
• Mobilité interne 
• Avancement de grade et promotion 
• Agents au dernier échelon 
• Mode de promotion

> Les travailleurs handicapés 
• Taux de travailleurs handicapés

> Temps de travail et absence 
• Nombre de jours travaillés dans l’année 
• Cycle de travail • Maladie ordinaire 
• Taux d’absence pour maladie de courte durée 
• Répartition des absences 
• Durée des arrêts de travail 
• Congés longue maladie et maladie de longue durée 
• Autres absences 
• Coût des absences

> Rémunération 
• Rémunération nette moyenne 
• Part des primes dans la rémunération

> Masse salariale et budget dans la collectivité 
• Masse salariale brute 
• Masse salariale nette 
• Part de la masse salariale dans le budget de fonctionnement 
• Evolution comparée dépenses de personnel/ autres dépenses de fonctionnement 
• Coût moyen par emploi permanent

> Conditions d’hygiène et de sécurité 
• Accidents du travail 
• Maladie professionnelle 
• Taux de fréquence et de gravité 
• Accidents par cadre d’emplois 
• Coûts financiers des accidents 
• Hygiène et prévention des risques professionnels 
• Personnel chargé de la sécurité

> Conditions de travail 
• Organisation du temps de travail 
• Surveillance médicale du personnel

> Formation 
• Niveau de qualification 
• Types de formations suivies dans l’année 
• Organisme dispensateur de formateur 
• Taux de présence en formation 
• Nombre d’agents bénéficiaires d’au moins une formation 
• Durée moyenne par action de formation 
• Durée moyenne par agent en formation 
• Demandes non réalisées 
• Causes de non réalisation 
• Plan de formation 
• Coût de la formation

> Relations professionnelles 
• Organes paritaires 
• Moyens mis à disposition des représentants du personnel 
• Conflits sociaux 
• Avantages sociaux

Il est nécessaire lors de l’élaboration d’un indicateur de s’interroger sur le choix du numérateur (périmètre du phénomène) mais surtout sur celui du dénominateur (population soumise à l’événement). Il faut s’interroger sur le paramètre qui va donner du sens à la variable. Il peut être important de la décliner par sexe, age, statut (variables explicatives).

4/ Constitution du bilan social: deux logiques distinctes

Logique de dialogue social: 
C’est la logique première, contenue dans le rapport Sudreau, car les représentants du personnel ne possédaient que rarement les informations sociales. L’État oblige à communiquer un certain nombre d’indicateurs et d’en débattre. Le bilan social comme le REC est soumis, pour avis, à l’instance représentative du personnel (CTP). 
Logique de gestion des ressources humaines: 
Le travail de recherche, de mise en forme, de contrôle des informations produites, permet à l’employeur de disposer d’informations chiffrées régulières sur la gestion des ressources humaines. Ces informations sont autant d’indicateurs, qui font apparaître les résultats des politiques suivies. Ils permettent de s’interroger sur les évolutions en cours et concourent à décider de nouvelles orientations. 

5/ Exploitation et limites 

L’exploitation du bilan social passe par la communication du bilan à tous les services. Des réunions d’échanges avec les chefs de service et la direction des ressources humaines permettent de dégager les priorités, « d’expliquer » les résultats, de « faire passer des messages » et d’informer. Ainsi la Direction des ressources humaines a une vision plus précise de la population gérée. Outil de communication, il est important de le diffuser au plus grand nombre, soit dans sa totalité, soit en présentant les informations clés. Le bilan social ne résout aucun problème : il guide les responsables dans la formulation des bonnes questions ou dans le repérage des manques du système d’information. 

Le bilan social, en globalisant les données, porte en lui ses propres limites : l’agrégation des données rend parfois malaisée leur interprétation. Les gestionnaires des ressources humaines sont très vite conduits à analyser ce taux global par direction, métier, tranche d’âge, etc. 

Pour rendre un bilan social utile et reconnu, il faut pouvoir le segmenter au niveau des directions. L’étude par secteur d’activité et leur comparaison transforme le bilan social en un outil dynamique. Pour ce faire, le choix d’indicateurs pertinents est fondamental. 

Du sens donné aux informations contenues dans le bilan social naissent de nouvelles questions sur la gestion des ressources humaines, passée et à venir. De nouveaux objectifs s’élaborent, de nouveaux indicateurs sont créés. Ceux-ci peuvent être utilisés uniquement par les gestionnaires, sous forme de tableaux de bord ou bien enrichissent le bilan social des années suivantes. 

Le bilan social peut être considéré comme un tableau de bord spécifique dont le principal objectif est la communication et le dialogue social. Mais l’objectif d’action est peu présent compte tenu du nombre important d’informations. Le bilan social peut constituer une bonne base de départ pour la constitution ultérieure de tableaux de bord.

Les tableaux de bord 

1/ Définition 

Un tableau de bord permet de visualiser, d’un coup d’œil, une série de données stratégiques. Il permet de mesurer l’impact des actions entreprises et de dégager les évolutions prévisibles. Un tableau de bord est un outil de pilotage et d’aide à la décision à destination des responsables, mettant en évidence des écarts entre une situation prévue et une situation réelle. De cet écart, naît la mise en place de solutions par les responsables. 

2/ Objectifs 

L’objectif d’un tableau de bord social comporte deux volets distincts: un volet pour le constat et un volet pour l’action. Un tableau de bord fournit des informations essentielles, significatives et rapides en fonction des points clés de décision des responsables. Les données qu’il contient permettent de prendre rapidement et efficacement des décisions, de mettre en place de nouvelles actions ou de corriger des actions déjà entreprises. Les tableaux de bord ne remplissent qu’une fonction d’évaluation. Ils n’expliquent rien. Leur prêter une vertu d’analyse, c’est prendre le risque d’être déçu ou d’alourdir les indicateurs. 
Par exemple, il peut être tentant, à partir d’un indicateur de la mobilité interne, de chercher à savoir pourquoi certaines directions font l’objet d’un nombre important de départs. 
Mais si des analyses plus détaillées peuvent apporter des éléments de réponses, le tableau de bord doit s’en tenir à alerter son utilisateur de l’existence éventuelle d’un dysfonctionnement.

3/ Élaboration des tableaux de bord et contenu 


La réalisation d’un tableau de bord nécessite une volonté affirmée d’agir. Préalablement au constat, il est nécessaire de savoir où l’on souhaite aller. 
• La rédaction des objectifs doit préciser sur quoi et sur qui porte l’analyse. Exemple pour le suivi de l’absentéisme (quel type d’absentéisme, pour quelle partie du personnel) 
• L’objectif doit comporter des verbes d’action mesurable (augmenter, diminuer, réduire, stabiliser…) • Faire suivre le verbe d’action mesurable, d’un chiffre de l’action à mener (diminuer de x % ; …) 
• La dernière précision concerne la durée de l’action engagée (diminuer de x % sur x mois, années,…)
La mise sur pied d’indicateurs pertinents, autant qualitatifs que quantitatifs, constitue la seconde étape et doit bénéficier d’une attention soutenue. 
• Les indicateurs doivent être fidèles et constants, justes et précis. Le choix s’opère avec le destinataire du document en fonction de ses missions et responsabilités. Il est indispensable de mettre en place des fiches techniques de description des indicateurs. 
• Les tableaux ne doivent comporter que des informations nécessaires à la compréhension et à l’action : les commentaires doivent être le plus succinct possible. 
• Agréger l’information, éviter la pléthore et la redondance. L’information doit être lue « d’un seul coup d’œil » en fonction d’un ensemble synoptique de graphes, d’indicateurs et de clignotants (cf. annexe). 
• Il est nécessaire de hiérarchiser l’information dans la présentation 
La diffusion du tableau de bord constitue la dernière étape : • Adapter les tableaux de bord sociaux à leurs destinataires. 
• Déterminer les destinataires : direction générale, directeurs et chefs de service, direction des ressources humaines. 
• Choisir une périodicité de production des tableaux de bord (et s’y tenir). Le choix des indicateurs se fait aussi en fonction de la périodicité de production du document. 
• Diffuser le document à la période prévue. 
Les limites 
Il n’existe d’indicateurs pertinents qu’en rapport à des objectifs clairs et individualisés.

Les trois inconvénients d’un objectif imprécis: 
• Effets négligeables en terme d’action et de communication 
• Nécessite souvent un travail important pour un résultat décevant 
• Entraîne du désintérêt et du discrédit

A quel moment allumer le clignotant pour que l’action soit efficace?
Il convient d’étalonner les indicateurs à l’aide de valeurs reconnues comme normales en fonction des objectifs à atteindre. A chaque échéance, il s’agit de comparer la valeur prise par l’indicateur avec celle étalonnée comme normale. Dès que l’indicateur sort de la zone définie, l’action s’impose.

4/ Agir grâce aux tableaux de bord 

Un tableau de bord doit dynamiser et susciter des réactions. Il doit permettre de réfléchir en commun à la mise en place d’actions et de vérifier des effets attendus par rapport à des actions engagées. Dans le fonctionnement du tableau de bord, le choix de l’action correctrice découle du constat de l’anomalie. On constate deux grandes familles de tableaux de bord : 

• Les tableaux de bord à fréquence mensuelle : ils sont les plus utilisés dans la fonction ressources humaines où le mois est le cycle le plus significatif de l’organisation (cycle de paie notamment). 
• Les tableaux de bord à fréquence annuelle : ils concernent principalement les niveaux du management stratégique et la DRH qui poursuivent des objectifs prévisionnels à plus long terme.

5/ Exemples de tableaux de bord 

1/ la mobilite interne 
❶ Constat: 
• implication moindre de certains agents dans leur poste de travail (signes de démotivation, absentéisme en progression, objectifs fixés non atteints). 
• sur l’ensemble des postes pourvus en 2003, 3 postes sont pourvus par mobilité interne. 
• les besoins en recrutements sont plus nombreux (de 13 recrutements en 2003 on passe à 22 en 2005). Ce mouvement n’est pas uniforme. 
❷ Recommandation: 
Face à ces évolutions, le besoin de redéploiement des effectifs et des compétences est fort. Le développement de la mobilité interne donnerait la possibilité à l’agent d’acquérir des compétences et d’intégrer un environnement nouveau. Elle doit être envisagée comme un des leviers d’action pour lutter contre la démobilisation et l’usure professionnelle. A compétence égale, il faut privilégier le recrutement en interne. 
❸ Objectif: 
Favoriser la mobilité interne en doublant le nombre de recrutements par cette voie.
❹ Tableaux de bord: 
➎ Décision aux regards des indicateurs: Pérenniser le processus. Renforcer la mobilité des catégories B.
2/ La formation 
❶ Constat: 
• On observe que la formation est inégalement répartie entre les agents. 
• Certains agents souhaitent des formations qui n’entrent pas dans leur champ de compétences. 
• Près de 15 % des agents n’ont pas suivi de formations au cours des deux dernières années et 30 % des agents partent quatre fois dans l’année au titre de la formation continue. 
❷ Recommandation: Il faut rechercher la meilleure adéquation possible entre le besoin de développement de l’agent et celui de la collectivité territoriale. Parallèlement, il faut définir les grandes orientations stratégiques et générales de la direction permettant de cibler les besoins prioritaires pour que le personnel intègre de nouvelles compétences collectives, pour constituer un socle de savoir commun. Enfin il convient de s’assurer que l’ensemble des agents suit une formation dans les deux ans. 
❸ Objectif: Mieux répartir le volume de formation entre les agents. Dégager des priorités communes entre direction. 
❹ Tableaux de bord:
➎ Autres indicateurs: 
• Organismes dispensateurs de formations: connaître le volume de formation selon l’organisme dispensateur de formation. (Indicateur Bilan Social) 
• Nombre d’agents bénéficiaires d’au moins une formation: connaître le nombre d’agents qui n’ont pas suivi de formation dans l’année (Indicateur Bilan Social) 
• Durée moyenne d’une formation: Nombre de jours formation/nombre de départs en formation 
• Nombre moyen de journées de formation par agent: total jours de formation/effectif permanent moyen 
• Cause de non réalisation: connaître le motif des demandes de formation qui n’ont pas été réalisées 
• Plan de formation: déterminer le nombre de jours réalisés dans le plan de formation 
➏ Décision aux regards des indicateurs: Mise en place des plans de formation pour chaque agent de la collectivité. La collectivité souhaite améliorer les taux de réalisation des formations.

3/ L’obligation d’emploi des personnes handicapées 

❶ Constat: La loi du 11 février 2005 a modifié les conditions de l’obligation d’emploi des handicapés dans la fonction publique. La collectivité a toujours eu une politique volontariste dans ce domaine, mais ne sait pas comment elle se situe par rapport au quota de 6% de personnes handicapées qu’elle doit employer. 
❷ Recommandation: La collectivité doit être en capacité de choisir dès maintenant les modalités d’application de la loi les plus pertinentes en fonction de sa situation particulière. 
❸ Objectif: Atteindre le quota légal en employant des personnes handicapées et en passant des contrats de fourniture de sous-traitance ou de prestations de services avec un ou des centres d’aide par le travail (CAT). 
❹ Tableaux de bord: Ces tableaux sont mis à jour à chaque événement : reclassement, recrutement d’une personne handicapée, départ d’une personne handicapée, sous-traitance.
➎ Décision aux regards des indicateurs: Au sein de la collectivité, quatre agents sont en attente de reclassement pour inaptitude physique. Sans attendre que ces reclassements deviennent effectifs, la collectivité décide de sous traiter à partir de janvier 2006 le blanchissage de vêtements de travail à un CAT situé sur la commune. Le contrat passé correspondra à 1 poste créé.

Annexes

1/ Les principaux indicateurs en GRH 

2/ Les graphiques 

Pour un bon nombre d’indicateurs, le tableau de chiffres et de pourcentages suffit à lui seul à donner une représentation du phénomène. En revanche, si l’on veut représenter une évolution ou une répartition variable de plusieurs éléments, il devient nécessaire d’utiliser les graphiques. 
Les graphiques présentent plusieurs intérêts : 

• La concision • La rapidité de perception 
• Une vue d’ensemble d’une situation 
• La synthèse de données dont la description serait longue et fastidieuse. 

On retient deux types de graphiques : 

• Les graphiques de variations (courbe, histogramme) Ils représentent les évolutions dans le temps d’un phénomène. Ex. évolution des effectifs, évolution des absences… 
• Les graphiques de structures (diagramme, camembert) Ils représentent, à un instant donné, la répartition des variables d’un même phénomène. Ex. Répartition des effectifs par statut, répartition des types d’absences dans l’année (maladie, accident du travail…). 

Il est important de ne pas surcharger les graphiques de multiples informations : au-delà de 2 ou 3 variables dans un même graphique, ce dernier peut devenir rapidement illisible.

3/ La pyramide des âges  

La pyramide des âges représente une photographie globale de la répartition par âge de la population étudiée. Cependant, elle peut masquer des disparités importantes. Par exemple, la pyramide des âges de la ville «Z» est une photographie des agents à un moment donné. Elle cache des différences entre cadres d’emplois, certains étant plus jeunes que d’autres, par exemple.
> Les pyramides des âges - exemple d’analyse en fonction du budget RH 

La pyramide «champignon» 
Peu de jeunes, une majorité d’agents âgés. Inconvénients: masse salariale importante 
• GPEEC: repérer compétences rares qui vont partir 
• Structure RH: secteur retraite, maladie, prévention. 
La pyramide «violon» 
Classes d’âges intermédiaires peu nombreuses. A terme, pénurie d’encadrement. 
• Budget RH: poids des classes d’âge élevées. 
• Formation: élevée pour les jeunes agents. 
La pyramide «poire écrasée» 
Une majorité de jeunes agents. Une masse salariale allégée et a priori un «potentiel» élevé. 
• Formation: nombreuses FI et FC 
• Climat social et avancement: beaucoup de possibilités d’avancement. 
• Structure RH: plan de carrière, Système d’Informations des Ressources Humaines à développer. 
La pyramide «ballon de rugby» 
A priori une pyramide bien équilibrée qui combine tous les âges de façon harmonieuse. Structure pyramidale qui assure une régularité dans les sorties et dans les entrées.